L’hébergement en groupe a des effets positifs sur le comportement des jeunes chevaux au travail
Quel est l’impact du box sur le comportement d’un cheval au travail?
C’est à cette question que répond l’étude de Sondergaard et Ladewig publiée en 2004 dans Applied Animal Behaviour Science. Nous vous proposons un résumé de leurs travaux suivi d’une présentation de la méthodologie qu’ils ont adoptées et du détail de leurs résultats.
L’objectif de l’étude de Sondergaard et Ladewig était de déterminer l’impact du mode d’hébergement (seul ou en groupe de 3) sur le comportement et les capacités d’apprentissage de jeunes chevaux manipulés avant débourrage.
Résumé
En effet, le cheval est un animal social qui vit en groupe à l’état naturel et qui donc peut avoir des contacts sociaux quotidiens : toilettage mutuel, brouter à proximité d’autres chevaux , flairage nez à nez… Les chercheurs en éthologie supposent que ces comportements sont nécessaires au bien-être du cheval. Or l’hébergement classique en box individuel provoque un isolement social qui prive le cheval de ces comportements. Les chercheurs font l’hypothèse que la privation de contacts sociaux chez un jeune cheval peut avoir un impact sur son apprentissage* et sur ses réactions envers l’homme.
Dans une étude précédente Rivera et al (2002) ont montré que des jeunes chevaux hébergés au pré apprenaient plus rapidement que des chevaux exercés en box seul. Ce résultat pouvait être dû autant à la privation d’exercice libre qu’à la privation de contact sociaux. L’étude de Rivera et al (2002) n’a pas étudié les réactions du cheval envers les manipulateurs. Sondergaard et Ladewig comparent eux aussi des jeunes chevaux avec et sans privation de contact sociaux mais tous leurs chevaux sont hébergés en box.
Protocole et résultats
Vingt jeunes chevaux ont été étudiés de l’âge de 6 mois à l’âge de 2 ans lors de deux périodes hivernales. Huit d’entre eux étaient hébergés en boxes individuels et les douze autres étaient répartis en quatre groupes de trois individus hébergés en stabulation libre.
Les jeunes chevaux étaient manipulés trois fois par semaine pendant des sessions de dix minutes. Les manipulations comprenaient quarante-trois étapes à valider successivement. Il s’agissait par exemple de marcher en main, de rester attaché à un anneau, de se faire curer les pieds, de sauter un obstacle en liberté…
Les chevaux hébergés en groupe de trois ont validé plus d’étapes que les chevaux hébergés en boxes individuels. Les chevaux en boxes individuels ont aussi mordu plus fréquemment les manipulateurs que les chevaux hébergés en groupe. Cette étude montre ainsi qu’il est important d’héberger les jeunes chevaux en groupe pendant leur débourrage.