Retour sur la journée de la recherche équine 2018
Le 15 mars 2018 avaient lieu à Paris la 44ème édition de la journée de la recherche équine, un colloque organisé par l’IFCE et qui permet à des chercheurs francophones de présenter leurs résultats sur les chevaux. Un peu plus d’une dizaine de membres de l’association avaient fait le déplacement sur Paris. Nous avions imprimé même pour l’occasion quelques badges pour nous reconnaître!
Environ 180 personnes étaient inscrites à cette journée selon les organisateurs. Et encore plus si l’on compte les personnes qui ont suivi la journée en retransmission en région. C’est donc devant un amphi bien rempli qu’ont eu lieu les conférences, dont 3 étaient assurées par des membres de l’association :
- Alice Ruet a présenté ses travaux de thèse sur les indicateurs de mal-être chez le cheval au box. On apprenait ainsi qu’un cheval montre rarement tous les signes de mal-être en même temps (anxiété, agressivité, apathie, stéréotypie). Il y a donc un risque fort de sous-estimer le mal-être en ne recherchant par exemple que les indices de stéréotypie (tics).
- Claire Neveux a présenté des travaux récents sur l’influence de l’éclairage d’un van sur l’embarquement de jeunes chevaux novices. Elle a montré qu’un éclairage qui permet de diminuer le contraste entre l’intérieur et l’extérieur du van aide les chevaux à embarquer. Une recherche avec des applications pratiques immédiates!
- Aude Caussarieu a présenté un exposé sur les difficultés cachées de l’utilisation d’appareil de mesure. Il faut en effet tenir compte des erreurs de l’appareil mais aussi de la variabilité du vivant. Il faut tester son matériel, répéter les mesures, et ne pas se fier à tous les chiffres significatifs donnés par l’appareil!
L’organisation de la journée
- Le matin :
- Session éthologie
- Pause posters
- Session « travaux divers »
- Repas pris en commun au restaurant de la FIAP (et compris dans le prix d’entrée)
- L’après-midi
- Session cheval de précision
- Pause poster
- Suite de la session cheval de précision
Comme d’habitude, une très bonne organisation de la part de l’IFCE : merci! De notre côté, nous n’avons pas bien géré car nous avons oublié de faire la petite photo de groupe avec toutes les membres présentes!
Highlights
Alors, on l’a déjà dit, mais ce qu’il fallait ne pas louper, c’étaient les 3 présentations des membres de l’association 😉😆. Sinon, voici un petit medley personnel…
L’ébrouement
Le matin, l’une des présentations (M. Stomp, Rennes1) étudiait l’ébrouement. Ce signe est classiquement présenté comme un signe d’agacement. Il était là au contraire proposé que cela puisse être un signe de confort. Dans ces travaux de thèse, les chercheurs ont observé que les chevaux au pré s’ébrouaient davantage que les chevaux au box. Est-ce un lien avec l’alimentation? Avec le plaisir d’être dehors? Avec de la frustration? Recherche en cours…
La place du cheval dans notre société
Dans la deuxième session, Vanina Deneux, sociologue en thèse sous la direction de Jocelyne Porcher nous a présenté des travaux très intéressant sur la place du cheval dans notre société : animal de compagnie, animal de rente, compagnon de travail (psychothérapeute, artiste, enseignant, …). Son travail montre que l’on ne travaille pas un cheval mais que l’on travaille avec un cheval. Cheval qui peut participer à la prise de décision (ex du débardage) ou négocier ses tâches (ex du cheval de spectacle).
Les appareils de mesure dans le monde du cheval
- L’après midi Claire Leleu nous a fait une synthèse des dispositifs de mesure qui pouvaient aider le monde du cheval de course. Elle a mis le doigt sur un point crucial : la nécessité de sécuriser les données personnelles. En effet, les données d’entraînement d’un cheval de course sont des données extrêmement sensibles. Et actuellement avec les objets connectés les données appartiennent souvent à l’entreprise fournissant le service. Les données ne sont pas sur l’ordinateur de l’entraineur ou du cavalier, mais sur un cloud qui peut être sujet à des attaques informatiques…
- Enfin, Claire Scicluna nous a présenté une puce RFID comme celles pour l’identification des chevaux, mais qui permet aussi de mesurer la température. Claire a pointé du doigt le fait qu’actuellement, on ne sait pas grand chose sur la température des chevaux… Quand faut-il vraiment s’inquiéter? Quelles sont les variations quotidiennes normales? Qu’est-ce qui explique les variations entre individus?
Voilà pour quelques exemples de ce que l’on a pu entendre à Paris. Pour le reste, il faudra aller lire les autres compte-rendus proposés par certains de nos membres ou les actes du colloques (disponibles sur la bibliothèque Zotero de l’association).